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CFTC Territoriaux de la Manche (50)

Suppressions de postes, privatisations, fin du point d'indice unique : ce que prévoit le gouvernement pour la fonction publique

12 Septembre 2017 , Rédigé par fnacfcftc50.over-blog.com

DÉCRYPTAGE. Le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, rencontre, à partir de ce jeudi, les syndicats pour discuter de la question ultrasensible du statut des fonctionnaires, en vue des "états généraux du service public" prévus à l'automne. Emmanuel Macron, pendant sa campagne, avait notamment promis de supprimer 120.000 postes de fonctionnaires.

Annoncés durant l'été, les "états généraux du service public" doivent s'ouvrir prochainement sous la houlette de Gérard Darmanin. Objectif : cerner les missions des fonctionnaires et les besoins en effectifs. Il faut donc dresser un état des lieux des services aux usagers : "ce que veut dire le service public aujourd'hui, quelles missions doivent porter les collectivités locales, l'État, notamment dans la refonte territoriale", avait expliqué Gérald Darmanin en annonçant ces états généraux le 10 juillet. "À la fin", la discussion permettra de "savoir le nombre d'agents qu'il faut en face de ces missions".

Pour préparer les débats, le ministre commence à recevoir les syndicats jeudi 7 septembre. Plusieurs décisions ont déjà été annoncées : suppression de 120.000 postes d'ici à 2022, gel de la valeur du point d'indice en 2018, et instauration d'un jour de carence en cas d'arrêt maladie. 

Réformes en vue pour la fonction publiquepar franceinfo

Suppression de 120.000 postes de fonctionnaires 

Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, le gouvernement prévoit de supprimer 120.000 postes dans la fonction publique d'ici 2022. Selon Le Parisien, Gérald Darmanin prévoit même d'"aller plus loin". Pourtant, les syndicats dénoncent déjà le manque de personnels dans les hôpitaux ou les centres des impôts. 

Privatisations de services publics 

Les premières contraventions issues de contrôles de vitesse routiers opérés par des sociétés privées seront dressées fin 2017 en Normandie, avant d'être étendues à d'autres régions. Lancée en début d'année, l'expérimentation des radars embarqués gérés par le privé, et non plus par des gendarmes et policiers, est un projet sensible. Et cet exemple pourrait faire des émules dans les prochains mois. "Les fonctionnaires territoriaux sont particulièrement visés, s'inquiète dans Le Parisien Baptiste Talbot, secrétaire général de la CGT-Services publics. La gestion des crèches ou celle des espaces verts pourraient, par exemple, intéresser des grandes entreprises".

Fin du point d'indice unique 

Actuellement, le point d'indice, qui permet de calculer la rémunération des fonctionnaires, est le même pour les agents des trois fonctions publiques : d'État, hospitalière et territoriale. Le gouvernement pourrait y mettre fin, comme l'a souhaité Emmanuel Macron le 17 juillet, lors de la conférence nationale des territoires. "Il n'est pas normal, lorsqu'on cherche à augmenter par exemple le point de la fonction publique hospitalière, que toutes les fonctions publiques soient entraînées dans le même mouvement. Nous devons avoir  une gestion différenciée des fonctions publiques, parce que leur réalité est différente", avait-il annoncé au Sénat.

"Toucher au point d'indice serait une atteinte majeure à l'unité de la fonction publique, s'inquiète Baptiste Talbot dans Le Parisien. Pour nous, c'est un casus belli, si le sujet est mis à l'ordre du jour." Le gel du point d'indice (et donc des salaires des fonctionnaires) a d'ores et déjà été annoncé pour 2018.

Rétablissement du jour de carence

Autre promesse de campagne : le jour de carence dans la fonction publique sera rétabli dès 2018. "Même si le jour de carence ne doit pas être le seul instrument pour lutter contre l'absentéisme des agents, qui est aussi la conséquence de souffrances d'une partie d'entre eux (...), il permet de lutter contre le micro-absentéisme qui désorganise les services, alourdit la charge de travail des collègues en poste et coûte environ 170 millions d'euros par an", a justifié Gérald Darmanin le 6 juillet. 

Le jour de carence consiste à supprimer la paie le premier jour d'absence pour maladie. Il avait été mis en place pour les fonctionnaires le 1er janvier 2012, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, et supprimé par François Hollande en janvier 2014. Dans le privé, le salarié en arrêt maladie ne perçoit une indemnité qu'à partir du quatrième jour de maladie (trois jours de carence).

Pour les syndicats, "la coupe est pleine"

Autant d'annonces qui inquiètent les syndicats. La CGT, FO et Solidaires de la fonction publique ont dénoncé, d'une même voix, mi-juillet, les "attaques sans précédent" du gouvernement. "Les annonces se succèdent à une cadence infernale contre les fonctionnaires et agents publics", s'inquiètaient alors les trois syndicats, jugeant que "la coupe est pleine". Dénonçant "ces attaques simultanées contre le statut général des fonctionnaires et contre leur pouvoir d'achat et leur carrière", ils promettaient alors de, "dès la rentrée, et dans l'unité la plus large, mettre tout en oeuvre" pour faire échouer ces réformes.

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